Maria et la Dame en or
MARIA ET LA DAME EN OR
La Dame en Or est une toile de Klimt.
Au-delà de » la dame en or », j’ai voulu raconter l’histoire d’une femme qui se battit
Pour récupérer les biens spoliés aux siens par les nazis.
Je me nomme Maria Altman et suis la dernière descendante de la famille
Bloch-Bauer. Je suis née en Autriche et, la guerre venue, mon mari et moi-même
Avons fui vers l’Amérique.
Quand ma chère sœur décéda, j’appris dans ses documents que le fameux tableau
De Klimt « la Dame en or » me revenait par héritage. J’étais la dernière légataire.
Le musée Belvédère de Vienne se prétendait propriétaire de l’œuvre considérée
Comme la Joconde d’Autriche.
Je voulais récupérer mes biens, ne serait-ce que pour honorer la mémoire de mon oncle,
L’époux d’Adèle, la muse de Klimt.
Adèle, tint salon. Ecrivains, artistes, intellectuels, musiciens, industriels s’y pressaient, dont Klimt, bien sûr.
Adèle était l'incarnation de la femme fatale, tous l’adulaient.
Je lançai une procédure en 98, avec l’aide de Randol Schoenberg, petit-fils du compositeur.
En 99, nous partîmes pour Vienne, en vain.
En 2006, enfin, j’obtins réparation. Le tableau d’Adèle trône aujourd’hui dans la Neue galerie
De New-York.
Je suis heureuse, je peux regarder tous les jours « la femme en or »
Ma tante Adèle y est peinte telle une impératrice byzantine, femme fatale
Sur fond doré. Brune, avec son chignon asymétrique, altière, elle est superbe.
Sur le tableau, elle porte à son cou la rivière de diamant, que j’arborai le jour de mon mariage.
Je suis éblouie par le talent de Klimt ;
Il semble avoir représenté Adèle avec vénération et, sans doute, amour.
La toile vibre de toute la force d’Adèle,
Vibre par les traits, dessins et mosaïques du décor.
Je la regarde, je souris, je pleure, je frémis.
Je me souviens de la douceur de notre Vienne, la ville d’avant Hitler
Avant sa folie raciste et dévastatrice.
La vie était douce, légère, virevoltante et joyeuse.
C’était la ville de l’art, de la culture, de Freud et sa psychanalyse.