C'est moi, ton Immortelle...
Hippolyte, prends ta plume et me donne un baiser.
C’est moi, ta muse,, ton immortelle.
Décembre est là, avec ses frimas.
Tu veux conter ton épopée d’amour.
:
Je t’invite à feuilleter les contes des mille et une nuits..
Connais-tu les merveilles qu’ils recèlent ?
T’es-tu laissé guider par la voix de Shéhérazade,
Son imagination débordante et envoûtante ?
Préfères-tu l’épopée à la manière de Victor Hugo:
Ruth songeait et Booz dormait ; l’herbe était noire ;
Booz ne savait point qu’une femme était là,
L’ombre était nuptiale, auguste et solennelle ;
Ou Corneille, animant Chimène face à Rodrigue :
Ah! Quelle cruauté qui, tout en un jour, tue
Le père, par le fer, la fille, par la vue !
Tu veux que je t’écoute, et tu me fais mourir ?
Ou le tendre et sensible Racine:
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que, de tout le jour, je puisse voir Titus ?
Et « Belle du Seigneur »’as-tu parcouru
L’épopée de Solal des Solal , enfant de l’Orient,
Amoureux des belles païennes.
Ainsi les créa Albert Cohen, tirant de ses souvenirs.
Des images passionnées.
Solal, prince éblouissant se déchire entre ses racines
Et la païenne, sirène au doux nom d’Ariane,
Belle à en mourir.
Prête à tout quitter pour l’amour du Seigneur Solal.
LesAnciens par ma voix, murmurent à ton oreille ;
Solal, Titus, Rodrigue, Roméo, Tristan;
Inspire-toi de leurs amours, Hippolyte,
Et décris ton épopée, le sourire au coin des lèvres,
La réalité aux pieds de tes rêves.