JUPITER ET LA VIERGE
Vint un jour où Jupiter, roi des dieux
Se lassa de chasser humaines et déesses ;
Il trouva refuge au bord d’un lac radieux,
Sauvage, arboré, inclinant. à la paresse.
Une toute jeune fille était là, songeuse,
Jupiter ne put résister au flux du désir,
Enfoui en son cœur, mais rivière trompeuse.
La jeune Vierge à peine pubère, voulut fuir.
Jupiter prit sa voix la plus caressante :
Oh ! belle enfant, jamais tant de délicatesse
Ne vint fleurir en ces prés et sentes ;
Laisse un vieil homme admirer avec tendresse
Les merveilles dont la nature t’a dotée !
Curieuse, la jeune fille dévisagea le vieil homme ;
Tu n’es pas si vieux, même pas le front ridé !
Jupiter, amusé, lui offrit une jolie pomme
Et habilement la prit dans ses bras.
Séduite, elle le laissa doucement faire ;
Et, d’un coup d’aile, le dieu l’enleva
Et l’emmena dans son secret repaire.
Amusée, étonnée, séduite fut la donzelle ;
Jupiter à tous les délices l’initia :
Mais la Vierge se révéla rebelle ;
Déçu, Jupiter la changea en mimosa.
Depuis, le vent nous emmène les parfums
De ces arbres entêtants agrippés aux collines,
Et nous emporte, enfants du sud méditerranéen
Les souvenirs issus de nos mémoires enfantines .